• Paris vu par les poètes

    notre roman policier se  passe   à Paris , l'occasion pour  moi de les y faire  voyager (  c'est le theme de  notre  projet annuel )

    en poésie avec  cette visite  virtuelle poétique 

      la tour Eiffel vue  par M Careme 

    Mais oui, je suis une girafe,
    M’a raconté la tour Eiffel,
    Et si ma tête est dans le ciel,
    C’est pour mieux brouter les nuages,
    Car ils me rendent éternelle.
    Mais j’ai quatre pieds bien assis
    Dans une courbe de la Seine.
    On ne s’ennuie pas à Paris :
    Les femmes, comme des phalènes,
    Les hommes, comme des fourmis,
    Glissent sans fin entre mes jambes
    Et les plus fous, les plus ingambes
    Montent et descendent le long
    De mon cou comme des frelons
    La nuit, je lèche les étoiles.
    Et si l’on m’aperçoit de loin,
    C’est que très souvent, j’en avale
    Une sans avoir l’air de rien.


    la  Seine

    Jacques Prévert

    La Seine a de la chance
    Elle n'a pas de souci
    Elle se la coule douce
    Le jour comme la nuit
    Et elle sort de sa source
    Tout doucement, sans bruit...
    Sans sortir de son lit
    Et sans se faire de mousse,
    Elle s'en va vers la mer
    En passant par Paris.
    La Seine a de la chance
    Elle n'a pas de souci
    Et quand elle se promène
    Tout au long de ses quais
    Avec sa belle robe verte

    Et ses lumières dorées
    Notre-Dame jalouse,
    Immobile et sévère
    Du haut de toutes ses pierres
    La regarde de travers
    Mais la Seine s'en balance
    Elle n'a pas de souci
    Elle se la coule douce
    Le jour comme la nuit
    Et s'en va vers le Havre
    Et s'en va vers la mer
    En passant comme un rêve
    Au milieu des mystères
    Des misères de Paris

    Dans Paris…

     

    Paul Eluard

       

    Dans Paris, il y a une rue; dans cette rue, il y a une maison; dans cette maison, il y a un escalier; dans cet escalier, il y a une chambre; dans cette chambre, il y a une table; sur cette table, il y a un tapis; sur ce tapis, il y a une cage; dans cette cage, il y a un nid; dans ce nid, il y a un œuf; dans cet œuf, il y a un oiseau.

    L’oiseau renversa l’œuf; l’œuf renversa le nid; le nid renversa la cage; la cage renversa le tapis; le tapis renversa la table; la table renversa la chambre; la chambre renversa I'escalier; l'escalier renversa la maison; la maison renversa la rue; la rue renversa la ville de Paris.


    PARIS ET LA SEINE

     

    Toi, Seine, tu n'as rien. Deux quais, et voilà tout,

     

    Deux quais crasseux, semés de l'un à l'autre bout

     

    D'affreux bouquins moisis et d'une foule insigne

     

    Qui fait dans l'eau des ronds et qui pêche à la ligne

     

    Oui, mais quand vient le soir, raréfiant enfin

     

    Les passants alourdis de sommeil et de faim,

     

    Et que le couchant met au ciel des taches rouges,

     

    Qu'il fait bon aux rêveurs descendre de leurs bouges

     

    Et, s'accoudant au pont de la Cité, devant

     

    Notre-Dame, songer, cœur et cheveux au vent !

     

    Les nuages, chassés par la brise nocturne,

     

    Courent, cuivreux et roux, dans l'azur taciturne;

     

    Sur la tête d'un roi du portail, le soleil,

     

    Au moment de mourir, pose un baiser vermeil.

     

    L'hirondelle s'enfuit à l'approche de l'ombre

     

    Et l'on voit voleter la chauve-souris sombre.

     

    Tout bruit s'apaise autour. A peine un vague son

     

    Dit que la ville est là qui chante sa chanson.

     

    Paul Verlaine

     

     

     

    laquelle choisiront  ils  ??????

     


     

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